Ghislaine Escande, artiste peintre
Artiste peintre, mais qu’est-ce à dire pour cette plasticienne ?
Les papiers marouflés sont ses tubes et ses crayons, en cela elle cousine avec beaucoup d’artistes contemporains, grands utilisateurs de fragments, mélanges et autres métissages.
Ses papiers marouflés rehaussés à l’acrylique sont-ils Papier collé, Collage, Papier découpé, Assemblage ? Est-elle héritière des Cubistes, des Dadaïstes, des Surréalistes, des Collagistes, de Picasso ou de Matisse ?
Collage ? Si le mot est des Dadaïstes, c’est probablement aux Surréalistes qu’il colle le mieux : prépondérance de l’image, sur la matière. Alors non, peu de collage chez notre artiste, à moins d’aller voir du côté des Amoureux Étretat. Pas papier découpé : les papiers sont déchirés, de façon incertaine, par le temps et par l’artiste, le geste n’est pas celui du tailleur de couleur qu’était Matisse.
Bien que rien dans la forme n’y fasse référence, c’est probablement l’appellation Cubiste de Papier collé qui convient le mieux à notre artiste. Papier collé : tout d’abord la matière première (papier) puis l’état (collé), mais ici plutôt papiers collés que papier collé : des objets autant que de la matière, des morceaux ou souvenirs d’objets palimpsestes qui portent en eux toujours une réalité sous une autre.
Marouflage et non Collage, parce que la toile renforce le papier fin et fragile, parce que la colle est forte, parce que l’outil est la maroufle, outil idéal pour appliquer au mieux tout papier peint.
Tout cela encore, mais aujourd'hui passé au grand mixeur d'une créativité technique et intellectuelle qui se veut en phase avec le monde contemporain.
Alors collages et impressions numériques bien sûr et puis installations